À Máximo Quijano.
LOLA
Elle lave sous l'oranger
Des langes de coton.
Elle a les yeux verts,
La voix violette.
Hélas ! amour,
Sous l'oranger en fleur !
L'eau de la rigole
Était pleine de soleil,
Dans l'olivier
Chantait un moineau.
Hélas ! amour,
Sous l'oranger en fleur !
Puis, lorsque Lola
Aura usé tout le savon,
Viendront les toreros.
Hélas ! amour,
Sous l'oranger en fleur !
Federico Garcia Lorca
Anthologie bilingue de la poésie espagnole
Traduction par Pierre Darmangeat
Gallimard, 1995
Dos Muchachas
A Máximo Quijano.
LA LOLA
Bajo el naranjo, lava
Pañales de algodón.
Tiene verdes los ojos
Y violeta la voz.
¡Ay, amor,
Bajo el naranjo en flor!
El agua de la acequia
Iba llena de sol,
En el olivarito
Cantaba un gorrión.
¡Ay, amor,
Bajo el naranjo en flor!
Luego cuando la Lola
Gaste todo el jabón,
Vendrán los torerillos.
¡Ay, amor,
Bajo el naranjo en flor!
Federico Garcia Lorca
Note de l'éditeur. La jeune fille de l'autre poème (qui ne figure pas ici) s'appelle Amparo : « équateur entre le jasmin / et le nard », elle est aussi seule, toute blanche dans sa maison, que Lola, au bord de la rigole, est exposée aux rencontres. Máximo Quijano, à qui sont dédiés les deux poèmes, était ami de la danseuse Argentina. |