29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 17:15

 

Pâle hêtre et pin bleu, plantés sur la même motte, branche à branche, ne pouvez-vous endurer la longueur de vos jours ! Quand les pluies glissent et bondissent, pourquoi souiller la douce camaraderie et laisser tomber sur le rameau voisin la goutte qui le flétrira ?

 

Cœur blessé, esprit infirme, accablé par la vie des villes, à ce bois je suis venu  comme à un nid ; je rêvais que la paix sylvestre à l'âme torturée donnait le repos et que la Nature allégeait l'inquiétude des hommes.

 

Mais une fois là, grandes et petites essences se révèlent aux hommes semblables — toujours en lutte ! Le sycomore heurte le chêne, les plantes grimpantes asservissent le jeune arbre faible, les cordes que tisse le lierre étouffent les superbes ormes.

 

Les coups du frêne, ô sorbier, te piquent comme le mépris, et vous, nobles houx, vous fuyez l'embrassement de l'épine. Les peupliers alignés, eux-mêmes, supportent mal une rivalité et se rongent de désespoir s'ils sont dépassés.

 

Et puisque je ne trouve nulle pitié à apprendre des arbres, je m'en reviens à ma race qui est digne d'eux. Là du moins, les sourires rayonnent, la parole vibre partout, et là je découvre parfois que la vie a ses loyautés.

 

 

 

Thomas Hardy

Poèmes

Traduction française de J. Fournier-Pargoire

Librairie de France, 1925

 

 

 

                      ♦

 

 

 

In a wood

 

 

Pale beech and pine-tree blue,

Set in one clay,

Bough to bough cannot you

Bide out your day ?

When the rains skim and skip,

Why mar sweet comradeship,

Blighting with poison-drip

Neighborly spray ?

 

Heart-halt and spirit-lame,

City-opprest,

Unto this wood I came

As to a nest ;

Dreaming that sylvan peace

Offered the harrowed ease —

Nature a soft release

From men’s unrest.

 

But, having entered in,

Great growths and small

Show them to men akin —

Combatants all !

Sycamore shoulders oak,

Bines the slim sapling yoke,

Ivy-spun halters choke

Elms stout and tall.

 

Touches from ash, O wych,

Sting you like scorn !

You, too, brave hollies, twitch

Sidelong from thorn.

Even the rank poplars bear

Illy a rival’s air,

Cankering in black despair

If overborne.

 

Since, then, no grace I find

Taught me of trees,

Turn I back to my kind,

Worthy as these.

There at least smiles abound,

There discourse trills around,

There, now and then, are found

Life-loyalties.

 

 

 

Thomas Hardy

Wessex Poems and Other Verses

1898

SG

 

                  et des arbres...
   

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Bonne lecture !

Sylvie Gaté