La porte du sommeil
S'ouvre sur de grands arbres blancs
Remplis de nuit
Par leurs plus hautes branches
Et par toutes leurs feuilles
Ils se souviennent
Et tremblent
Un arbre un autre arbre et un autre
Parler d'eux est maladroit
Ne sert à rien
Est désolant comme le silence
Qui s'élève de la forêt
Le silence qui s'élève de la forêt
Est la contribution personnelle de tous les arbres
A un seul arbre
A une statue invisible
Toujours future
L'oiseau soudain s'est tu
Attentif au profond silence
Qui montait dans l'arbre
Jusqu'à sa gorge
Les pierres et les arbres
Et ma rage froide
De ne pouvoir forger le visible
L'inaccessible
D'être écarté
Paul Vincensini
Poésie 1 - Vagabondages, n°3
Le Cherche Midi