Un arbre bleu frémit dans le feuillage du charme ; moins vêtu de plumages, de voix, d'insectes et de lumière que l'heure où le vent me tire de sommeil.
Le volet bat dans l'épaisse nuit les moissons du repos ; la mare tinte parfois ; le chien remue dans l'eau, ferme un œil long qu'autrefois parcoururent les tanches.
Etait-ce veille, une telle heure où ma gratitude allait du plancher à la table ; au désordre d'un feu que nulle sérénité n'aurait pu contenir, veilleur soudain plus attentif
au grand arbre qui brise la vitre, verse dans la chambre un parfum de brouillard, de pluie et d'anémones, et dont la branche devient doucement humaine. |
Roger Kowalski
Poésies complètes
le cherche midi éditeur