L'olivier mêle ses racines
à l'humus de ma chair.
Dans son tronc, je m'élève,
protégée du gel et des morsures noires.
Je transmute ma soif et ma faim
et coule comme miel
dans ses fibres ligneuses.
Traversée par le ciel,
j'invente des voyages
où les mots ont des ailes
et un alphabet d'arbre.
Cambrée sur l'horizon,
j'invective les voiles
de ses grands bateaux blancs.
À leur bord,
s'harmonisent des images,
liquides et dévêtues
jusqu'à la transparence.
Comblés et absous,
mes yeux s'ensemencent.
Dans la crue de printemps,
se réconcilient la promesse et l’aveu.